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Description de l'adaptation de nos deux répondantes à la culture québécoise

            Lors de notre rencontre avec Immaculée, sa nièce, Elizabeth, se trouvait à la maison, elle a donc participé à notre interview. Pour Elizabeth, son intégration n'a pas été aussi facile qu'Immaculée: « J'ai eu de la difficulté à m'adapter au mode de vie québécois. Chez nous, ton voisin, tu le connais. Il n'y a pas de crainte, il est toujours là pour te dépanner. C'est choquant de constater que tu vis dans un bloc de quatre étages et tu ne connais personne dans ton bloc. » De plus, pour notre informatrice, l'appartenance à une minorité visible peut faire peur à certaines personnes. Par contre, tout comme Immaculée, elle est d'accord sur l'accueil des Québécois et leur générosité : « Nous n'avons pas les mêmes valeurs ni la même culture, mais il y a toujours une ressource pour nous aider. » 

 

Différences et ressemblances culturelles 

 

            Les différences et ressemblances culturelles sont sensiblement les mêmes pour Elizabeth que pour Immaculée, bien que la nièce apporte quelques nuances : « J'ai trouvé ça difficile de voir certaines personnes prenant pour acquis des membres de leur famille. Pour nous, les parents et les grands-parents sont des bijoux que l'on doit prendre soin. » Elle note que l'éducation n'est pas la même ici : « J'ai l'impression que certains enfants manquent d'encadrement. La peur de l'intervention de la DPJ est un facteur important dans l'éducation au Québec. Je comprends que l'enfant a des droits, mais il faut aussi reconnaître les droits des parents aussi. De plus, je constate que l'enfant roi est maintenant présent même chez les enfants immigrants. J'ai été choquée de voir un enfant faire une crise dans une épicerie pour des chocolats et le parent qui n'a rien fait par peur du jugement des autres. » Malgré cela, elle finit par des points positifs de la culture québécoise : « J'aime la culture québécoise. J'aime l'entraide, la compassion que les Québécois ont envers les immigrants. Ce n'est pas facile d'immigrer dans un autre pays, certains quittent leur pays par force, à cause d'une guerre civile ou à cause d'un génocide, mais malgré tout on arrive à se sentir ici comme chez nous. Les possibilités sont multipliées mais, il faut travailler fort pour avoir ce que l'on veut. Nos rêves sont beaucoup plus réalisables ici. Je n'ai rien contre le Québec, j'adore ma nouvelle vie ici. Au début, il n'y avait pas beaucoup de noirs donc ce n'était pas facile pour nous comme pour vous. Cependant, lorsque l'on prend le temps de se connaître on remarque qu'il y a plusieurs ressemblances entre nous.» 

 

            Pour conclure, elle constate qu'elle a adopté de nouvelles habitudes québécoises comme celle de regarder le hockey. En effet, lors de notre rencontre, il y avait un match des Canadiens de Montréal et nous avons pu constater son engouement pour notre équipe nationale. Ce qui prouve son intégration totale à la société québécoise!

 

 

 

            Native du Rwanda, Immaculée vit à Québec depuis maintenant 23 ans. En effet, c'est en octobre 90 qu'elle décide de s'installer à Québec avec ses quatre enfants et son mari. Comme la plupart des immigrants, la neige a été ça plus grande surprise: « Un mois après notre arrivée ici, il s'est mis à neiger. J'avoue que j'étais craintive au début, mais je me suis bien adaptée par la suite. Tout au long de mon premier hiver, les chutes ont été  nombreuses, je ne savais plus comment marcher » dit-elle en riant. Elle avoue aussi avoir profité des joies de l'hiver en participant à des activités à l'extérieur comme le ski et le patin à glace. Très rapidement, notre informatrice s'est adaptée à son nouvel environnement en sortant de l'isolation. Son désir de s'intégrer à la société québécoise est devenu de plus en plus fort. Elle décide donc de retourner à l'école. Sa première étape a été les cours de francisation dans un centre professionnel pour adulte. Par sa motivation, elle a su convaincre les professeurs qu'elle pouvait intégrer le marché du travail : « Je peux dire que j'ai trouvé du travail facilement, j'ai toujours travaillé depuis mon enfance, je suis très persévérante. » Selon elle, l'intégration sociale a été l'étape la plus facile : « Quand nous sommes arrivés, nous avions beaucoup de ressources. Les familles québécoises nous ont bien accueillis. Ils nous ont montré comment s'adapter ici. » Par ailleurs, elle décrit les Québécois comme des êtres très généreux. Elle cite comme exemple la générosité des Québécois lors des téléthons ou les nombreuses campagnes de financement pour aider les enfants malades. 

 

Différences et ressemblances culturelles 

 

            Malgré l'ouverture des gens d’ici, elle constate des différences importantes entre sa culture et celle de la culture québécoise. Elle l’exprime clairement : « Je travaille avec les personnes âgées et je trouve ça triste de voir qu'il peut passer une année sans qu'une personne reçoive une visite. C'est quelque chose d'impensable au Rwanda. La famille est une valeur primordiale pour nous. Les Rwandais doivent accompagner leurs parents jusqu'à la mort. » 

 

            L'aspect le plus difficile de son intégration a été de quitter sa famille: « J'ai quitté ma mère, mes sœurs et comme j'étais seule à la maison, ils me manquaient énormément. C'est d'ailleurs une des raisons qui m'ont poussé à retourner à l'école. »  Le mode de vie du Rwanda est très différent par rapport à celui du Québec. « Au Rwanda, le temps n'est pas un facteur stressant, tout est lent. Le temps est très flexible. Ici, c'est tout le contraire, particulièrement sur le marché du travail. J'ai dû faire d'importants changements dans ma méthode de travail, tout va très vite! » De plus, la langue est un aspect culturel qui est encré en elle: « C'est très important pour moi, c'est pour cela que je l'enseigne à mes enfants. » Pour ce qui est des fêtes québécoises, elles sont essentiellement les mêmes qu'au Rwanda. Ici comme au Rwanda, les Rwandais célèbrent les fêtes comme Noël, Pâques et le jour de l'an : « Étant catholique, je n'ai pas eu de problème à pratiquer ma religion comme je partage la même, celle de ma terre d'accueil. » 

Selon Immaculée Uwamariya 

Selon Elizabeth Irakoze

Source : (Immaculée Uwamariya et Elizabeth Irakoze, Entrevue personnelle, Limoilou, à leur domicile, 29 mai 2014)

Le Rwanda
 
 

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